Prévention du cancer de la prostate Novembre Bleu 2025

Illustration de dépistage du cancer prostate amu maroc

Ce que chaque Marocain doit savoir !

En 2025, le cancer de la prostate est devenu l’un des cancers les plus fréquents chez l’homme, au Maroc comme dans le reste du monde. Selon les données internationales (GLOBOCAN) et les analyses récentes dédiées au Maroc, l’incidence est en nette augmentation, faisant du cancer de la prostate un enjeu majeur de santé publique dans notre pays. La bonne nouvelle : détecté tôt, ce cancer se soigne le plus souvent très bien. La moins bonne : beaucoup d’hommes se font diagnostiquer tard, par gêne, manque d’information ou peur du résultat. Ce Novembre Bleu 2025 est donc l’occasion de rappeler les bases de la prévention, de faire le point sur les nouveaux traitements apparus cette année, et d’expliquer concrètement quand et pourquoi consulter un urologue à Rabat ou ailleurs au Maroc.

1. Le cancer de la prostate : où en est-on au Maroc ?

Les données récentes montrent que le cancer de la prostate est en forte progression dans la région Afrique du Nord et MENA, avec une incidence en hausse entre 2012 et 2020.

Au Maroc, une mise à jour épidémiologique publiée en 2024 souligne que :

Cela ne veut pas dire que tous les hommes vont développer un cancer de la prostate, mais cela signifie que tout homme marocain de plus de 50 ans (et parfois plus jeune en cas de facteurs de risque) devrait en parler un jour avec son médecin ou son urologue.

2. Qui doit se sentir concerné ? Facteurs de risque et signaux d’alerte

2.1 Les principaux facteurs de risque

Vous êtes particulièrement concerné si vous êtes :

  • Un homme de plus de 50 ans,

  • Ou un homme dès 45 ans si :

    • votre père, frère ou oncle a eu un cancer de la prostate,

    • vous avez des origines où ce cancer est plus fréquent (certains pays d’Afrique subsaharienne, Caraïbes, etc.),

    • vous cumulez plusieurs facteurs de risque (sédentarité, surpoids, alimentation très riche en graisses animales).

Le tabac, l’obésité, la sédentarité et certains facteurs métaboliques semblent également jouer un rôle défavorable dans l’évolution du cancer de la prostate.

2.2 Les symptômes à ne pas ignorer

Beaucoup de cancers de la prostate au début ne donnent aucun symptôme. C’est justement pour cela que le dépistage est important.

Quand des signes apparaissent, il peut s’agir de :

  • Jet urinaire plus faible, besoin fréquent d’uriner, surtout la nuit,

  • Difficulté à commencer à uriner ou à vider complètement la vessie,

  • Douleurs osseuses (en cas de maladie avancée),

  • Plus rarement, sang dans les urines ou le sperme.

🔔 À retenir : ce ne sont pas des signes spécifiques du cancer de la prostate (ils peuvent être liés à l’adénome bénin), mais ce sont des signaux qui justifient de consulter un médecin ou un urologue, sans tarder.

3. Comment se fait la prévention ? PSA, toucher rectal, imagerie

3.1 Le dépistage : PSA et examen clinique

La prévention du cancer de la prostate repose sur la détection précoce, principalement via :

  • un dosage du PSA (Prostate-Specific Antigen) par prise de sang,

  • un examen clinique, avec parfois toucher rectal si le médecin l’estime nécessaire.

Dans de nombreux pays, on recommande de discuter du dépistage avec son médecin :

  • dès 50 ans pour la plupart des hommes,

  • dès 45 ans en cas de facteurs de risque (antécédents familiaux, par exemple).

Au Maroc, un homme qui consulte un urologue à Rabat ou dans une autre ville pour un problème urinaire passé 50 ans se verra très probablement proposer un bilan incluant le PSA et un examen clinique, en fonction de son cas individuel.

3.2 L’apport des nouvelles imageries en 2025

Les années récentes, et particulièrement les travaux synthétisés en 2025, ont confirmé que :

  • L’IRM multiparamétrique de la prostate permet une détection plus précise des cancers significatifs,

  • Les examens de type PET/PSMA donnent une vision beaucoup plus fine de l’extension de la maladie, surtout quand elle est agressive ou récidivante.

En 2025, des essais cliniques évaluent aussi des outils d’intelligence artificielle appliqués aux biopsies et aux images, afin de mieux prédire quels cancers nécessitent un traitement intensif et lesquels peuvent être surveillés

Pour un patient marocain, cela signifie que le rôle de l’urologue est de plus en plus de coordonner l’accès à ces examens spécialisés, en lien avec des centres de référence.

4. Les grandes avancées thérapeutiques de 2025

Même si l’article se concentre sur la prévention, savoir que les traitements progressent est très rassurant pour les patients.

4.1 Enzalutamide + leuproréline : moins de décès dans les formes à haut risque

En octobre 2025, les résultats de l’essai EMBARK ont été largement commentés :

Ces résultats confirment que, dans certaines situations, démarrer plus tôt une hormonothérapie de nouvelle génération permet de prolonger la vie.

4.2 Enzalutamide + ADT dans les formes métastatiques sensibles aux hormones

Lors du congrès ASCO 2025, une analyse à 5 ans de l’étude ARCHES a montré que :

  • L’ajout d’enzalutamide à l’androgen deprivation therapy (ADT) chez les patients avec cancer de la prostate métastatique hormono-sensible entraînait une réduction d’environ 30 % du risque de décès, avec une probabilité de survie à 5 ans de 66 % dans le bras enzalutamide + ADT.

4.3 Combinaisons ciblées : PARP inhibiteurs + hormonothérapie

Pour les cancers de la prostate porteurs de mutations de gènes de réparation de l’ADN (comme BRCA1/2), les combinaisons inhibiteur de PARP + hormonothérapie (ex : talazoparib + enzalutamide) montrent des gains de survie importants, avec une réduction du risque de décès d’environ 50 % dans certains sous-groupes.

4.4 Radiothérapies ciblées : Pluvicto et radioligands PSMA

En 2025, de nouvelles données sur le radioligand PSMA Pluvicto (lutécium-177-PSMA) ont montré :

  • Une réduction d’environ 28 % du risque de progression ou de décès chez des patients en situation avancée,

  • Et des essais en cours pour l’utiliser à un stade plus précoce de la maladie.

Ces traitements ciblés, qui amènent une particule radioactive directement sur les cellules tumorales exprimant PSMA, constituent une perspective importante pour les cancers de la prostate avancés.

💡 Message rassurant pour les patients marocains :
Même si tous ces médicaments ne sont pas encore disponibles partout au Maroc, ils montrent que l’arsenal thérapeutique s’élargit. Plus le cancer est détecté tôt, plus les options de traitement sont nombreuses et efficaces.

5. Ce que chaque Marocain peut faire concrètement

Que vous viviez à Rabat, Casablanca, Fès, Tanger ou ailleurs, la prévention du cancer de la prostate repose sur quelques réflexes simples :

5.1 À partir de quel âge en parler ?

  • À partir de 50 ans : parlez-en à votre médecin traitant ou à un urologue – un simple bilan (PSA + consultation) peut être proposé selon votre situation.

  • Dès 45 ans si :

    • un proche masculin (père, frère, oncle) a eu un cancer de la prostate,

    • ou si vous avez plusieurs facteurs de risque.

Si vous consultez un urologue à Rabat, à Marrakech ou dans une autre ville, n’hésitez pas à dire clairement :

« Je voudrais parler du dépistage du cancer de la prostate. Quels examens sont adaptés pour moi ? »

5.2 Hygiène de vie : un vrai levier

Les grandes institutions internationales insistent sur l’impact du mode de vie dans l’évolution des cancers agressifs :

  • Bouger régulièrement (marche, marche rapide, sport),

  • Limiter la prise de poids,

  • Réduire la consommation de graisses saturées,

  • Ne pas fumer ou se faire aider pour arrêter,

  • Limiter l’alcool.

Ce ne sont pas des garanties absolues, mais cela réduit le risque cardiovasculaire et améliore la tolérance aux traitements si un cancer de la prostate survient.

6. Messages clés pour ce Novembre Bleu 2025

  1. Le cancer de la prostate est fréquent, y compris au Maroc, mais détecté tôt, il se soigne très souvent très bien.

  2. La prévention repose sur l’information, le PSA, l’examen clinique et l’accès à une imagerie de qualité quand c’est nécessaire.

  3. En 2025, plusieurs études majeures montrent que les nouvelles hormonothérapies, les combinaisons ciblées (PARP), les radioligands PSMA et l’IA améliorent la survie et la personnalisation des soins.

  4. Plus le diagnostic est posé tôt, plus un urologue au Maroc peut proposer un traitement adapté à votre situation et à vos moyens.

  5. Novembre Bleu 2025 est le moment idéal pour poser la question à votre médecin : « Et moi, est-ce que je dois me faire dépister pour le cancer de la prostate ? »

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